Anecdotes et témoignages

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Le Théâtre du Bois de Coulonge c’est…

53 productions, 21 metteurs en scène et 194 comédiennes et comédiens professionnels qui ont fait le ravissement de dizaines de milliers de spectateurs pendant 19 saisons !

En trois saisons, le Théâtre du Bois de Coulonge a plus que quadruplé ses assistances.

1977: 12 500 spectateurs,
1978 : 42 000,
1979 : 52 000
Le rêve de faire de Bois de Coulonge un mini-Stratford se concrétise !

Des billets pas chers!

1979 – On fait relâche le lundi et les prix des billets sont de 6 $ en semaine.
7 $ le samedi et 4,50 $ pour les étudiants et l’âge d’or.
1984 – Les prix des billets est de 11 $ en semaine, 13 $ le samedi.
1993 – Prix d’entrée: 19 $, 21 $; 23 $
1995 – Le TBC renoue avec la formule des forfaits cadeaux pour le temps des Fêtes. On en propose trois : Cadeau A : un billet pour 24 $, deux pour 35 $. Cadeau B ; souper-théâtre pour deux au Cochon Dingue pour 49,95 $, et cadeau C : souper-théâtre pour deux au Paris-Brest pour 69,95$.

De 1980 à 1995, M. Georges Leclerc avait conservé tous ses billets d’entrée que voici! Les prix vont de 5$ à 25$ au fil des années.

M. Charles Goulet nous a fait parvenir ce dessin Le déjeuner du comédien, représentant M. Jean-Marie-Lemieux. Artiste inconnu.e, 1980.

Cet été magique me revient à l’esprit souvent… (Geneviève Borne)

“Oh ! oh ! je n’y prenais pas garde,
Tandis que, sans songer à mal, je vous regarde,
Votre oeil en tapinois me dérobe mon coeur,
Au voleur, au voleur, au voleur, au voleur”

Il y a deux raisons pour lesquelles je connais par coeur ce passage des Précieuses Ridicules de Molière.

J’ai vu la pièce plusieurs fois lors de sa présentation au Théâtre du Bois de Coulonge, à l’été de 1981.

Yves Jacques, qui incarnait Mascarille, avait transformé ce bout de texte en une ritournelle très accrocheuse qui me reste encore en tête!

Cet été-là, j’avais 13 ans. Le Théâtre du Bois de Coulonge était mon quartier général. J’étais la gardienne de Benjamin, le fils du comédien, metteur en scène et directeur du Théâtre, Jean-Marie Lemieux. Je veillais aussi sur Caroline et Jean-Philippe, les enfants d’Hélène Lortie, la belle-soeur de Jean-Marie. En fait je veillais sur tout enfant de comédien ou de technicien qui flânait dans les coulisses du théâtre.

J’aimais couver cette ribambelle d’enfants délurés qui pouvaient à la fois faire la sieste dans les décors, fouiller dans les costumes et prendre part aux brillantes conversations des grandes tablées post-représentation.

Quelle belle liberté ils avaient ces enfants, en cet été 1981!  Liberté d’expression, de mouvement, de temps.

En fait, le temps s’arrêtait dans le Bois de Coulonge. Nos jeux étaient à la hauteur de notre imagination et le parc entier était notre chapiteau! Cet été magique me revient à l’esprit souvent. Je me revois, assise dans la salle, près de la console d’éclairages. Je me souviens de l’odeur des planches. Des chuchotements du public avant le lever du rideau. Des douze coups de bâton au sol, (9 rapides et trois lents) qui résonnaient dans la tente, au début de chaque pièce de théâtre. De l’envoûtement créé par l’arrivée en scène des comédiens. Je savourais chacune de leurs répliques, en caressant la tête du petit Benjamin Lemieux, endormi sur mes genoux. Et en caressant l’idée qu’un jour, moi aussi, peut-être, je monterais sur cette scène!

Geneviève Borne

Où est donc passé l’accessoire?

Vers 19h, je reçois un appel urgent du TBC… «Où est donc passée cette pièce de tissu qui doit apparaître au lever du rideau et qui est introuvable?» Angoisse… la première de la pièce commence à 20h!!!

C’était une question de minutes, mon ami Jean-René est venu me rejoindre, on a filé sur le chemin St-Louis et je cousais à la main sur la banquette arrière de la voiture! Nous sommes arrivés à la tente à peine quelques instants avant le début de la représentation et l’accessoire fut déposé à sa place… nous pouvions reprendre notre souffle. Luce Pelletier, scénographe.

Au sex-shop pour trouver «l’objet»!!!

« Dans la pièce Un sur six, le père, du fils qui lui annonce qu’il est gay et qu’il vit avec son chum, fait un cauchemar. Il se retrouve dans un gala où il se voit remettre un trophée nommé le Phallus d’or. En tant que scénographe du spectacle, je devais d’abord habiller Jean-Marie Lemieux en grande folle et aussi créer le prestigieux objet qu’il recevait. Le costume, ça va. Dans sa générosité légendaire, Jean-Marie ne s’est pas gêné pour s’impliquer personnellement dans ce fantaisiste déguisement.

Pour le trophée, je me suis aventuré dans un sexshop pour chercher une base de travail et j’y ai découvert une magnifique bougie de 50 cm de hauteur en forme de pénis en fière érection. Un vrai beau spécimen qui, une fois doré et monté sur un imposant socle, pouvait facilement rivaliser avec tous les Félix, Olivier, Oscar, Emmy de ce monde. Effet assuré! » Bernard Pelchat

«C’était audacieux et téméraire» raconte Diane Jules

« Dans les années 1980, j’éprouvais une petite frustration parce qu’on ne m’offrait pas de rôle de jeune première. Là, je jouais la putain dans la pièce Volpone (créée en 1606) avec costumes et perruques d’époque au Théâtre du Bois de Coulonge (juillet 1980). Avec mon amie, la comédienne Marie-Hélène Gagnon, qui était la jeune première, nous avons décidé de changer de rôle pour la dernière représentation. Les vêtements nous convenaient, car nous portions la même taille.

Nous avions obtenu la permission de la productrice, Rachel Lortie, mais personne d’autre ne le savait. C’était exigeant. Chaque jour, nous répétions l’autre rôle et, le soir, chacune tentait de voir ce que l’autre faisait par un trou du rideau. Une scène m’inquiétait, celle où le personnage devait sauter dans les bras de Jean-Marie Lemieux. Le dernier soir, dès que Jean-Marie a entendu ma voix, nous avons entendu un gros juron. Pour la fameuse scène, je me suis lancée sur lui… et il est tombé. Il a longtemps bouillonné de colère… Ça s’est bien passé, le public n’a rien trouvé d’anormal. » Source: Danielle Desbiens, Échos Vedettes, Août 2017.

Les débuts professionnels de Yves Jacques

«Je suis de Sillery, ce théâtre me tient à cœur, j’étais parmi les volontaires qui en ont vissé les premiers sièges.» C’est là aussi qu’il a prononcé ses premières répliques professionnelles. C’était en 1980, dans Volpone. Jean-Ma­rie Lemieux jouait Volpone. «J’étais tellement impressionné par lui que j’avais peine à croire que je jouais à ses côtés. Il est mort si jeune…
Propos recueillis par Jean-St-Hilaire, Le Soleil, 18 mai 1991

La faute à l’habilleuse

C’est un peu la faute de Geneviève Lagacé, habilleuse au Théâtre de Bois de Coulonge, si «Marius» a finalement pris l’affiche cette année. «Depuis longtemps elle nous suggérait la pièce de Pagnol», se rappelle Le­mieux. «Au conseil d’administration du TBC, on n’y croyait pas plus qu’ il ne faut, ne partageant pas nécessairement la même passion que Geneviève pour les auteurs français de cette époque».

Un soir, au Chalet Suisse, après une première à Bois de Coulonge à laquelle assistait le ministre des Affaires culturelles, le titre de la pièce de Pagnol a circulé parmi les convives et Clément Richard a lancé, enthousiaste : «Si vous montez «Marius» en 1984 (NDR: l’année des grands voiliers), je vous trouverai une aide spéciale…»
Extrait d’un texte de Martine R. Corrivault, Le Soleil, 14 juillet 1984.

Luc Durand et les costumes du «cher docteur Watson».

«Le rôle du Dr Watson est très exigeant nerveusement. Il y a beaucoup de manipulation d’accessoires et les costumes sont tellement chauds; je dois revêtir une chemise, un gros col, une cravate, un gilet, une redingote, un manteau de laine, une cape, un chapeau, une culotte de laine.»
Luc Durand, entrevue avec Michèle Laferrière, Le Soleil, 30 juillet 1988

Jeannine Sutto, grande comédienne et mère attentionnée

Cette petite femme d’apparence fragile est douée d’une énergie exceptionnelle. En plus de tout ce que lui commande son métier d’actrice, elle veille jalousement une enfant malade, depuis des années. D’ailleurs, au moment des premières représentations de Chat en poche, elle disparaissait tous les soirs dès la fin de la pièce et partait pour Montréal où sa fille était hospitalisée.

Propos recueillis par Martine Corrivault, Le Soleil, 30 juin 1979.

Pas content du tout M. Besré…

« Un soir, pendant la représentation, un spectateur avait pris une photo avec un flash. Sidéré, Jean (Besré) était sorti de son rôle et s’était adressé directement au spectateur: « Monsieur, c’est difficile de se concentrer. Si vous prenez des photos, je n’y arriverai pas. S’il vous plaît, arrêtez ça. » Les acteurs sur scène s’étaient figés. Patrice Gascon, qui était venu voir jouer sa mère, avait senti son coeur lui tomber dans les genoux. Pour couper court au silence glacé qui avait suivi, Monique (Miller) avait dit à mi-voix: « Enchaîne. » Jean avait dit simplement merci et repris son rôle. »

Citation tirée de : Pierre Audet, Monique Miller Le bonheur de jouer, 2018, Libre expression
Dans une mise en scène d’Albert Millaire de
Qui a peur de Virginia Woolf?

Un gars de parole

Mai 1994. Jacques Lessard, le nouveau directeur artistique du Théâtre du Bois de Coulonge, s’est « tapé » 11 heures d’avion (aller-retour) afin d’assister à la conférence de presse dévoilant la programmation de l’été 1994! Homme de parole, celui qui révélait se considérer comme « l’héritier d’une tradition commencée par Jean-Marie Lemieux » avait pourtant toutes les excuses pour motiver une absence. Il travaille actuellement à Edmonton avec un groupe de création.
Le Soleil, 8 mai 1994, Lise Giguère.

Le jeune public au Théâtre du Bois de Coulonge

À ses débuts et durant plusieurs années, Yvon Plourde organisait les journées jeune public. Les enfants et les parents étaient enchantés. Il y a aussi eu une pièce de théâtre pour enfants en 1977. (Lucie Richard, administration aux relations publiques du TBC pendant 5 ans)

Le TBC a dû refuser plus de 2000 élèves

En juin 1981, Le Soleil nous apprend que 8000 enfants ont pu applaudir la création du Théâtre des Confettis «La poudre d’escampette» mais que, malheureusement, le TBC a dû refuser plus de 2000 écoliers dont les classes auraient voulu participer aux fêtes champêtres qui se terminaient le 19 juin.

150 auditions pour un rôle!

Pour trouver l’interprète du difficile rôle d’Alan dans Equus (1981), le jeune héros de la pièce, quelque 150 garçons ont été entendus et c’est finalement un Québécois de 18 ans, étudiant en Collège II au séminaire de Québec, Normand Bissonnette, qui a été choisi. Ginette Chevalier sera sa Julie et Jean-Marie Lemieux tiendra le rôle du psychiatre.

Un coup de cœur avec «Equus»

Ce site est témoin d’une période de théâtre grandiose,
Equus avait été mon coup de cœur.
La tente et les lieux d’allure champêtre, étaient propice à l’euphorie.
Quelle qualité d’interprétation, de décors, d’habillages, tout y était.
C’était magique, que du Bonheur !
Si on pouvait revivre ça, quelle magnificence !
Mille mercis,
France de Grandpré