Un peu d’histoire

La valeureuse équipe au montage de la première tente en 1977. Jean-Marie Lemieux au premier plan à gauche. Photographe inconnu.

Les fondateurs et fondatrices 

Jean-Marie Lemieux, Rachel Lortie, Serge Viau, Hélène Plourde, Claude Pichette et Gilles Lachance.

En mars 1977, Jean-Marie Lemieux et son équipe, ci-haut mentionnée, dont les rêves ne manquaient pas de grandeur pour la vocation artistique de la Vieille Capitale, lançaient l’idée d’un théâtre sous le chapiteau dans le parc du Bois de Coulonge.

L’idée est de doter Québec d’un pendant de Stratford, de proposer un théâtre non pas d’été, mais en été, selon l’expression de Jean-Marie Lemieux. L’entreprise d’un théâtre de répertoire estival n’est pas alors vraiment inédite au Québec, mais aucune maison alors ne s’y est vouée sur une aussi longue durée.
 
À la date prévue, le 24 juin 1977, le Théâtre du Bois de Coulonge ouvrait ses portes. Une tente, pouvant accueillir 500 personnes, était dressée sur l’un des plus beaux sites que Québec ait à offrir, le Bois de Coulonge, propriété du lieutenant-gouverneur et autrefois résidence du gouverneur de la Nouvelle-France. Dominant le fleuve Saint-Laurent, la tente accueillait, sous les frondaisons d’arbres centenaires, sa première production «Les Grands Soleils», de Jacques Ferron, qui allait donner le ton aux productions futures du Théâtre du Bois de Coulonge.

Par ailleurs, un volet «jeune public» était en place dès 1977. La pièce «Rosine et les quarante voleurs» a fait partie des matinées sous la tente. Le mime Pierre Bernier a aussi été de la programmation. «De La Fontaine au Bois» a été présenté lors de la dernière saison, en 1995.

Le Parc du Bois de Coulonge illustré par Benoît Gauthier.
La flèche indique l’emplacement du chapiteau.

Le chapiteau conçu par BBGL (Belzile, Brassard, Gallienne, Lavoie, architectes) Photo : Bernard Vallée, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1978

Comme dit le proverbe :
À tout seigneur, tout honneur!

Jean-Marie Lemieux
1939-1985

Jean-Marie Lemieux fait ses études primaires auprès des frères du Sacré-Cœur de L’Ancienne-Lorette avant de poursuivre ses études secondaires chez les pères du Sacré-Cœur de Beauport. Sa voix forte et ses talents d’orateurs le font remarquer par les pères du Sacré-Cœur. Il y demeure quatre années, au cours desquelles il se désintéresse de la prêtrise en dépit des exhortations des pères qui l’encouragent à poursuivre le noviciat. Il se décide à terminer ses études classiques au Petit Séminaire de Québec. Il s’inscrit par la suite à la Faculté de médecine, où il complète deux années de formation.

Le théâtre, entre-temps devenu incontournable, finit par s’imposer. Dans les années 1960, il rejoint la troupe de théâtre Les Treize. Sa lecture du répertoire théâtral québécois et mondial et sa collaboration à la mise en scène des pièces jouées par la troupe le confortent dans sa détermination à devenir acteur. Il abandonne la médecine et est reçu au Conservatoire d’art dramatique de Québec où il travaille auprès de Jean Valcourt. Après trois ans de formation, il obtient en 1966 son diplôme avec trois premiers prix : comédie classique, théâtre contemporain et tragédie classique avec la note de très haute distinction. Dès sa sortie du conservatoire, il connaît une carrière fulgurante.

Il sera acclamé pour son interprétation de Monseigneur Charbonneau dans Charbonneau et le Chef  présenté au théâtre du Trident en 1971 où il partageait la vedette avec Jean Duceppe dans une mise en scène de Paul Hébert. Polyvalent, il sera présent, à partir des années 70 au théâtre, notamment grâce à ses mises en scène au Théâtre du Bois de Coulonge qu’il a fondé avec son épouse, la comédienne Rachel Lortie, et plusieurs passionnés complices.

Au Bois de Coulonge, où il a assumé à peu près toutes les fonctions, il présente des grands classiques européens (Molière, Shakespeare) et américains (Miller, Albee) de même que de nombreuses créations québécoises (Tremblay, Ferron, Barbeau, Laberge, Saïa-Meunier, entre autres).

Jean-Marie Lemieux sera aussi connu au petit écran : on le verra notamment dans Les belles histoires des pays d’en haut, À la branche d’Oliver, Les forges de Saint-Maurice ou dans l’émission jeunesse Sol et Gobelet. Il a aussi été acteur dans une dizaine de films des années 70, principalement ceux de Jean-Claude Lord.

Une plaque «Ici vécut» a été apposée au 915, rue Casot, à Québec, soulignant son rôle de cofondateur du Théâtre du Bois de Coulonge et de la Quinzaine internationale de théâtre de Québec.

Rachel Lortie et François Tassé, deux figures marquantes du Théâtre du Bois de Coulonge.
Jacques Lessard, François Tassé, Andrée Lachapelle, Rachel Lortie ont marqué les lieux par leur présence et leurs fonctions.
Quelques statistiques sur les 5 premières années du TBC. Tiré de «Le théâtre du Bois de Coulonge, bilan des cinq premières années». 1982. Coll. Yves Jacques.
Le TBC s’affiche sur les bus! Louis-Georges Girard (dans «Citrouille») annonce la saison 1991, la 15e du théâtre!